C'est en minibus que nous entamons notre périple et, comme dans la chanson, nous empruntons la Nationale 7 qui pique droit vers le sud. La route et sinueuse mais bien asphaltée : cependant les 170 kilomètres qui nous séparent de notre destination de mi-journée, la ville thermale d'Antsirabe, nécessitent 4 heures de voyage entrecoupées de quelques escales « techniques » ou « photographiques ».
Nous découvrons les habitats en briques et pisé des hauts plateaux, les rizières aux fonds de vallée, un marché de brousse, des vendeurs de produits divers : canne à sucre, un curieux gâteau de cacahuètes enrobées dans des feuilles de bananier . Au cours d'une de nos escales de bord de route, une horde d'enfants grimpe prestement jusqu'à nous, d'aussi loin qu'ils nous voient et de tout l'enthousiasme de leurs petites jambes. Sales et en haillons, ils sont gentils et obéissants : en échange d'une distribution de bonbons, ils nous chantent l'hymne national.
Sur le coup de midi nous déjeunons au restaurant de l'hôtel des Thermes d'Antsirabe, l'une des cinq principales villes de l'île, fréquentée notamment pour sa source thermale bénéfique aux rhumatismes. En fait, Antsirabe est également une ville industrielle prospère : Socolait (principal distributeur de produits laitiers et propriété de l'actuel président de la République : Marc Ramanovala), Aferma (fabrique d'allumettes) notamment y ont des sites de production ou encore la brasserie Star qui fabrique la bière locale, la Three Horses Beer (plus connue sous le sigle THB) à laquelle nous ferons honneur tout au long du voyage…
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Nous empruntons la nationale 34 pour nous diriger plein ouest vers Miandrivazo que nous atteindrons en près de 6 heures.
L'état des routes n'est pas à incriminer : leur tracé est agréable, elles sont bordées de bons fossés d'écoulement et leur revêtement ne présente que peu de nids de poules ou autres déformations. Mais elles sont encombrées de la foule propre aux pays sous-développés (en voie de développement, oui je sais !), piétons, cyclistes et taxis-brousse (surnommés parfois taxis-frousse) qui assurent les transports entre les villages.
Les véhicules automobiles sont encore hors de portée pour la majorité des bourses et le prix de l'essence -similaire au prix européen -est proprement dissuasif.
Aux paysages des hauts plateaux, rizières, forêts de pins, d'eucalyptus et de mimosas a succédé une végétation de type savane sèche. L'immense plateau qui s'étend devant nous est strié d'effondrements -les lavakas- dus à l'érosion intense favorisée par le déboisement. J'aurai l'occasion de parler de ce fléau qui modifie inexorablement le paysage et risque de se transformer en catastrophe écologique et humaine pour le pays.
Au marché d'un village, nous pouvons voir la production maraîchère locale carottes, pommes de terre, brèdes ( une variété de légumes verts en feuilles), avocats, tomates et cacahuètes, la terre est généreuse.
Les enfants nous saluent gentiment d'un « bonjour Vazaha ! » (prononcer Vasa) ce qui désigne tous les non-malgaches, mais ne semble pas avoir la connotation quelque peu péjorative de « gringos ». L'usage de la langue française persiste chez les vieilles générations et est également à nouveau enseigné aux jeunes générations.
Le soleil se couche pendant que nous poursuivons notre route qui descend progressivement jusqu'à Miandrivazo où un hôtel de brousse nous reçoit pour la nuit.
Derniers commentaires
07.11 | 15:48
Bonjour en 2017 vous avez écris:Mary Franklin (1842-1928), peintre née....qui a passé une vingtaine d'années en France, a connu l'arrière grand père et le grand père d'Hubert..notre musée cherche info
12.07 | 20:25
Merveilleux reportage et travail de titan ! Et donc merci a notre valeureuse Marianne pour ce morceau de bravoure🤗
12.07 | 20:03
C'est le site de Yeha... 😊