Les stèles d'Axoum

Les stèles se trouvent à quelques kilomètres de l'autre côté de la ville d'Axoum au bout d'une route bordée de flamboyants en fleurs. Tout au long, de nombreuses boutiques et des hôtels  en construction en grand nombre. L'Ethiopie anticipe visiblement sur un fort développement du tourisme.

Les monolithes sont impressionnants, surtout les trois principaux situés au dessus de tombes royales.

L'une d'elle, la plus haute avec près de 35 mètres, est soutenue par un système de poulies, une autre gît au sol et n'a selon les dires jamais été dressée ou du moins se serait effondrée à peine dressée en raison vraisemblablement de l'insuffisance du trou destiné à l'accueillir. Quant au troisième monolithe, il s'agit de celui emporté puis restitué par les Italiens (voir Plan serré infra).

Tous ces monolithes ont été taillés et sculptés dans une carrière située à quelques 5 kilomètres et ensuite transportés selon un système de roulage sur rondins et tractage par des éléphants jusqu'au lieu choisi pour leur installation.

Le petit musée poussiéreux situé à proximité présente quelques objets trouvés sur place et explique le principe du transport des monolithes.

En face se trouve une église datant de 1934  monstrueuse et assez laide et à ses côtés une autre plus petite et plus ancienne mais dans laquelle les dames ne peuvent entrer. L'ombre rafraîchissante de la place me permet de surmonter cette immense déconvenue....

La discutable église d'Axoum

Sa décoration intérieure

L'église d'origine

Route vers Adigrat et visite d'un palais

Cet après midi une longue route nous attend direction nord-est qui nous mènera progressivement et en traversant plusieurs chaînes de montagne d'abord de granit puis de grès jusqu'à une altitude de 3 000 mètres.

C'est une magnifique route, construite avec des subventions chinoises bien sûr, qui traverse des  paysages époustouflants de sommets, de mesa (formation tabulaire) et de canyons. Partout des habitations de campagne au milieu de champs qui attendent la pluie.

Un aller-retour nous permet de visiter un ancien palais sur le site de Yeha (merci à la lectrice attentive) et son minuscule musée attenant dans lequel le gardien nous présente, une à une, certaines reliques : objets rituels et livres saints dont l'un serait vieux de 1 000 ans ! Tout cela conservé de manière plus qu'aléatoire et manipulé certes avec précaution mais certainement pas avec le niveau d'exigence dû à l'ancienneté de l'ouvrage.

Puis nous retrouvons la route principale et ses nombreux lacets dans un paysage grandiose avant de redescendre vers la ville de Adigrat que nous ne verrons pas, notre lodge (Agoro lodge) se situant un peu à l'écart, au milieu de champs de figuiers de barbarie.

notre chambre dans le lodge

son plafond

et les abords

Plan serré sur l'odyssée d'un monolithe

la stèle voyageuse

la stèle voyageuse

Il était une fois un monolithe qui coulait des jours tranquilles avec ses collègues dans un champ près d'Axoum mais qui eut l'heur de plaire à Mussolini à l'époque où l'Italie occupait l'Ethiopie (en 1936). Ce monolithe était certes brisé en quatre morceaux au sol mais il pesait quand même 200 tonnes et mesurait 24 mètres.

Un archéologue accepta la mission de gérer le transport jusqu'en Italie. C'est un français, fourvoyé dans cette aventure, qui assura le transfert de la stèle non sans peine vu l'état des routes, ponts etc... jusqu'au port de Massawa situé dans l'actuelle Erythrée. Puis en bateau jusqu'à Naples pour ensuite être recomposée et dressée à Rome.

Finalement, après bien des tractations et atermoiements qui durèrent pendant 30 ans, décision fut prise, en 1997, de restituer le monolithe à l'Ethiopie. Il fallut pour cela le redécouper pour permettre son transport en avion en plusieurs vols distincts et son transport sur Axoum. Après reconstitution, la stèle voyageuse a pu être réinstallée en 2008 dans son site originel.

Commentaires

claudine dessertenne

12.07.2019 20:03

C'est le site de Yeha... 😊

Derniers commentaires

07.11 | 15:48

Bonjour en 2017 vous avez écris:Mary Franklin (1842-1928), peintre née....qui a passé une vingtaine d'années en France, a connu l'arrière grand père et le grand père d'Hubert..notre musée cherche info

12.07 | 20:25

Merveilleux reportage et travail de titan ! Et donc merci a notre valeureuse Marianne pour ce morceau de bravoure🤗

12.07 | 20:03

C'est le site de Yeha... 😊